Bordé par la mer Adriatique, le Monténégro a été envahi au fil des
siècles, notamment par les Turcs avant d’arracher son indépendance à la
Yougoslavie. Aujourd’hui, ce pays des Balkans mise sur son histoire
riche, ses paysages dantesques ainsi que sur sa culture singulière pour
séduire les visiteurs. Entre ses eaux turquoise, ses montagnes de
calcaire et ses cinq parcs nationaux, cette jeune nation s’ouvre aux
touristes, qui sont nombreux à tomber sous le charme des sites tels que
la baie de Kotor, le plus méridional des fjords d’Europe.
Carol Danvers l’a dit, elle n’a rien à prouver à
personne. Premier film de super-héros au personnage féminin, Captain
Marvel sera-t-il synonyme de renouveau pour la maison des idées ? Anna
Boden et Ryan Fleck portent sur grand écran les aventures du nouveau
personnage de l’univers.
Direction les confins de la galaxie, avec Captain Marvel.
Une origin story pas comme les autres. En nous plongeant immédiatement
au cœur du sujet, nous évitant par la même occasion le récit initiatique
du héros, le film surprend par sa construction. Le scénario ne souffre
d’aucune longueur et nous emporte. L’intrigue bien amenée ne se perd pas
dans de futiles détails. L’action est omniprésente sans pour autant
être un frein à la lecture. On ne frôle pas la crise d’épilepsie car
entre deux scènes d’actions, le film offre de beaux moments suspendus,
notamment avec la meilleure amie de Carol Danvers et sa fille.
Pour rappel, Captain Marvel retrace l’histoire de Carol Danvers qui,
dans les années 90, devient l’une des héroïnes les plus puissantes qui
aient jamais existé. Alors que la Terre devient le théâtre d’un conflit
galactique entre deux races extraterrestres les Kree et les Skrulls,
Captain Marvel n’a qu’une solution : intervenir.
Entre Infinity War et Endgame
En plus d’être le dernier film avant le chapitre final d’Avengers, Captain Marvel a la lourde tâche d’en dévoiler un peu plus sur l’histoire du S.H.I.E.L.D. Après Captain America : First Avenger
et les balbutiements de l’organisation, on retrouve Fury et les autres
face à une nouvelle menace qui vient d’ailleurs. Même s’il n’est pas
nécessaire d’avoir vu les autres films de l’univers pour l’apprécier,
les aficionados découvriront avec délectation ce film qui se déroule
avant Iron Man. À moins de deux mois du chapitre final Endgame,
le film ne vous dévoilera pas d’informations sur son intrigue mais fait
figure d’entrée en matière. La seule chose que l’on retient : Thanos a
du souci à se faire. Captain Marvel est sans conteste l’héroïne la plus puissante de l’univers et va irrémédiablement réduire le titan mauve en poussière.
Captain Marvel vole toujours plus haut
Introduire un personnage d’une telle ampleur n’est pas aisé, mais
Anna Boden et Ryan Fleck s’en sortent plutôt bien. Le personnage de
Carol Danvers est crédible, attachant et offre de beaux moments
d’humour. Bien loin du stéréotype du super-héros comme pouvait l’être
Thor dans les premiers opus, Captain Marvel est avant tout
humaine et en est d’autant plus touchante. Fini les Pepper Potts
secourues par leurs preux chevaliers, les Scarlet Witch reléguées à tort
au second plan, la nouvelle héroïne Marvel crève l’écran et s’investit
d’une mission : faire rêver les petites filles. Le personnage ne devient
à aucun moment caricatural et est vecteur d’un puissant message. Brie
Larson brille, littéralement, dans cette figure héroïque un peu
sarcastique, parfois bad-ass et souvent inspirante.
Difficile cependant de ne pas faire la comparaison avec Wonder Woman,
premier film du DCEU réalisé et porté à l’écran par une femme. Après
sa sortie en 2017, Marvel arrive un peu après la bataille. Wonder Woman
se plaçait comme précurseur en mettant des femmes, devant et derrière
la caméra. Un pari qui a payé puisque le film aura rapporté 821,8
millions au box-office américain. Malgré ce succès, le long-métrage
tombait parfois dans les pièges du genre et souffrait de la relation
insipide entre Diana Prince et Steve Trevor. Carol Danvers, à l’inverse
de son alter-ego DC, n’a pas besoin d’une romance pour exister. Là où le
rôle d’ingénue de Gal Gadot nuisait parfois à sa crédibilité, Captain Marvel s’affiche comme personnage féminin, déterminé et redoutable.
Mais l’ancien pilote de l’Air Force, n’est pas le seul personnage
intéressant du long-métrage. Il est clair que le retour de Fury n’est
pas étranger au succès du film. Apportant une dose d’humour
non-négligeable, Samuel L.Jackson réussit à réinventer son personnage
pour notre plus grand plaisir. Beaucoup moins sombre que dans les
précédents films, on redécouvre l’ancien directeur du S.H.I.E.L.D. et on
en redemande. Dès Avengers, le choix de Jackson au casting s’était
révélé payant et encore une fois le personnage brille par sa
désinvolture.
Côté casting féminin, il y a aussi du beau monde. Annette Bening,
donne la réplique à Brie Larson à quelques rares moments mais c’est
Lashana Lynch qui s’illustre comme le personnage secondaire par
excellence. Meilleure amie de Carol Danvers et mère de famille, elle est
d’un soutien sans faille et ramène le personnage à son humanité. On
n’échappe malheureusement pas au cliché de la petite fille qui se
retrouve émerveillée face à la super-héroïne et qui n’est pas sans
rappeler le rôle de la progéniture de Scott Lang dans Ant-man.
Mais cela n’a que peu d’importance, car s’il est bien un personnage
qui trouve merveilleusement sa place dans le film c’est Goose. Le chat
emblématique des comics suscite autant les rires que les soupirs.
Personne ne saurait rester de glace face à la mignonne boule de poils
qui devrait rapporter gros à Disney pour ses ventes de produits dérivés.
Comme Groot avant lui, Goose devrait conquérir les cœurs des fans.
Une recette qui fonctionne toujours
Les amateurs de castagne, en auront pour leur compte avec ce film.
Marvel s’est illustré par ces affrontements, à l’image de la bataille de
New-York dans le premier Avengers, et Captain Marvel
ne déroge pas à la règle, même s’ils sont moins nombreux et épiques
qu’à l’habitude. Les scènes de combats sont bien réalisées. Brie Larson,
qui s’est beaucoup entraînée, est à la hauteur du challenge.
Millimétrées, les chorégraphies sont impressionnantes et s’enchaînent
sans jamais nous lasser. Servies par une photographie assez efficace,
certaines scènes restent mémorables tant l’univers est assumé. Ben Davis
qui avait déjà opéré sur Doctor Strange joue avec les couleurs
et les lumières assez intelligemment, mais ne rend pas toujours justice
aux paysages américains qu’il traite. Les effets visuels sont sans
surprises extraordinaires, à l’image du rajeunissement de Samuel L.
Jackson beaucoup plus convaincant que Tony Stark dans Civil War.
Retour vers les 90’s
Vous l’aurez compris, le film a pour toile de fond les années 90.
Pour tous ceux qui ont grandi à l’époque des pagers et des modem 56 K,
le film est une délicieuse madeleine de Proust. Sans jamais tomber dans
la surenchère, le récit est ponctué de références plus drôles les unes
que les autres. Côté bande-sonore, les fans de rock seront servis,
Captain Marvel et son juke-box réservent quelques surprises. Les titres
viennent rythmer le film avec justesse et vous ferons inexorablement
battre le rythme, voire même fredonner… La musique originale est quant à
elle signée par une compositrice turque. Pinar Toprak, avec Captain Marvel,
devient la première femme à mettre en musique un film du genre. Celle
qui a déjà œuvré sur Fortnite, donne naissance à un thème principal qui
marque les esprits, sans être malheureusement du même acabit que le
travail de Tyler Bates sur les Gardiens de la Galaxie ou d’Alan Silvestri sur Avengers.
Tradition chez la maison des idées, les scènes post-crédits réservent
leur lot de surprise. Les fans resteront jusqu’à la fin de la séance
pour les découvrir. On espère que Marvel continuera sur sa lancée et
choisira de porter plus d’héroïnes féminines à l’écran dans sa quatrième
phase. Un film centré sur Black Widow est actuellement en réflexion
avec Cate Shortland aux commandes. On trépigne déjà.